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Channel: enfant –à part soi

le nouveau petit prince

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garconnetbali

Amed, Bali, août 2013
Le long des routes du monde, les sourires des enfants reviennent comme d’anciennes comptines, balaient les relents d’aigreur occidentale et rincent l’âme somnolente. Ils laissent dans le cœur un vif éclat d’espoir. C’est la vraie vie qui fait signe. Celle qui se vit sans peur et sans rouerie, celle qui se partage comme le ciel et que l’on regrette dès les yeux fermés. Les enfants du monde n’ont rien à regretter, puisqu’ils ne dorment pas.
Cette photo déçoit par ce qu’elle ne dit pas : je ne me souviens pas des circonstances de ce sourire ni même de ce petit prince. Aucune trace dans les carnets. C’était il y a dix mois à peine, et la mémoire s’est entretemps assoupie. La vigilance, l’appétit du monde s’est commué en goinfrerie de travail. Le surgissement inopiné de ce sourire résonne comme un appel à changer de régime. Des ballets tardifs de lucioles ne guident-ils pas les oiseaux de nuit au bout de leurs chasses?

itinéraire bistre

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garevalence

gare de Valence – TGV, décembre 2013
La vie qu’on prend est rarement celle qu’on prévoyait d’emprunter. La plupart des plans tracés au compas et à l’équerre durant notre jeunesse ont échoué à nous guider. Mieux que les cartes, ce sont souvent les tempêtes qui ont dicté notre route. Ce n’est pas si mal pour qui survit aux tempêtes. Quand la bourrasque s’acharne, la barque des infortunés voyageurs finit par s’engager dans le courant des rages. L’époque me dit qu’il n’y aura plus tellement de répit pour les esquifs à la quille esquintée.
« Quelques hommes manipulés comme des robots que vous avez déformés jusqu’à la bêtise, dans un mouvement de rejet lucide prépareront la grande fête qui sera votre enterrement. » (José Agustin Goytisolo, Loi de la tolérance)

la rencontre

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rencontre
Chambarans, Isère, novembre 2014
Vieux village assiégé par deux anges, et novembre qui brille comme en mai. De l’eau claire et du cristal sur les bouches enfantines. A quelques vols d’alouettes, la forêt qu’on éventre. Ils n’en sauront rien, lancés à accrocher de la lumière par-dessus les marquises. Leurs chansons n’empêchent pas encore les arbres de tomber, mais elles raniment les pierres du rêve.

tangente

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manege
Bruxelles, décembre 2014

Enseigner les infinies nuances qui palpitent entre le bleu et le bleu : voilà pour se donner des ailes.

(Je m’étonne encore, grand naïf, de la manière tranchée, sinon brutale, employée par quelques frénétiques haut perchés pour fixer les grandes orientations collectives en ce début d’année. Orientations d’un autre âge, quand nous étions prêts à sacrifier l’essentiel parce que nous ne savions pas encore où il se logeait. Mais aujourd’hui? Encore des autoroutes, encore des barrages, encore des parcs de loisirs? Tout qui porte à scinder, isoler, écarter, confiner quand nous avons tant besoin de réanimer des intimités avec notre entourage.)

aux marches du palais

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cienfuegos solo
Parque José Marti, Cienfuegos, août 2015
Partout à Cuba, les enfants. Leurs ballons, leurs dents blanches, leurs rires. Et une drôle de mélancolie aussi, qui les attrape souvent au coin des rues. Comme fatigués de courir après ce qu’ils ne savent pas encore nommer avenir. Cienfuegos, ville monumentale, peut-être la plus belle de l’île (non, ce n’est pas Trinidad), juxtapose l’opulence du passé colonial à la fragilité d’un présent « révolutionnaire », qui dure, dure, et assoupit parfois les consciences.

rue de l’autre côté

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enfantgrille
Camaguëy, août 2015
Les enfants du monde sont le miroir des jours d’ici : ils nous jettent au visage une curiosité méfiante, ou alors un bref rictus moqueur. Comme s’ils savaient d’instinct que nous sommes venus leur voler les sourires qui nous manquent, et tandis que nous avons déjà mis le feu au ciel.

perrito negro

Myanmar smiles (1)


coût de balai

enfin la pluie

du bitume et des hommes (et un chien)

grandfather and son

la curiosité est un mignon défaut

le regard du monde

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Délaissant les sentiers balisés, je me suis aventuré dans l’arrière-cour du fameux site de Bagan, cette pièce maîtresse du dispositif touristique du pays. Un village coincé entre la grande route et le fleuve, encombré de décombres, totalement à l’écart du flux des visiteurs en goguette. Apparemment, les recettes engrangées pour la découverte des temples ne sont pas très bien redistribuées. Cette enfant a surgi d’une cabane pour me questionner d’un demi-sourire. Elle s’est posée là, cherchant à me dire quelque chose, je n’ai pas su quoi. Peut-être de ne jamais l’oublier, elle, ses frères et soeurs, notamment dans les moments décisifs de notre propre Histoire. Ce n’est pas prétentieux de le penser, à l’aune de ce qu’il se passe ailleurs : l’avenir du monde nous regarde.
Bagan, août 2016

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l’enfant caché (un rire au Guatemala)






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